La production de livre est consommatrice par la fabrication du papier utilisé. La confection de la pâte à papier demande beaucoup d’eau et d’énergie non-renouvelable. Afin de blanchir ou colorer le papier, de nombreuses substances chimiques sont également utilisées. A ce jour, il y a nécessité d’évoluer pour notre filière de l’édition.
La production d’un livre évolue, innove !
Rédigée en 2011 par Terre Vivante, l’étude du cycle de vie d’un livre a démontré que 71 % des impacts environnementaux sont liés à la fabrication (production de la pâte à papier et du papier, impression, transport), 17 % à la distribution, 10 % à la conception du livre et 2 % à la diffusion.
Avec le temps, ces impacts ont pu être partiellement atténués. Notamment l‘utilisation de fibres celluloses issues de forêts certifiées. Pour l’impression, de nouvelles encres ont été conçues à base de mélanges de produits végétaux. Très bonne nouvelle pour l’industrie du livre, ces encres permettent de nombreux avantages. Elles sont biodégradables et fabriquées principalement avec des matières premières renouvelables. Donc elles sont moins dangereuses pour l’homme
Des engagements pour une industrie plus écologique
Le dernier rapport d’activité du Syndicat National de l’Edition (SNE), les éditeurs et imprimeurs ont une tendance à la baisse concernant le volume de papier acheté depuis 6 ans. Le rapport met également en avant qu’en 2021, 95 % du papier acheté par les éditeurs est certifié PEFC (label Gardien de l’équilibre forestier) ou FSC ou recyclés : une hausse de 7 points de pourcentage par rapport à 2016. Cette progression importante démontre alors que les éditeurs sont de plus en plus attentifs aux papiers qu’ils achètent et aux volumes qu’ils consomment.
Afin de se tourner vers une consommation de plus en plus responsable, le transporteur Speed Distribution, le SLF, l’ADEME et le SNE proposent aux libraires de Paris une solution de transport de nuit éco-responsable. Pour accompagner cette nouvelle démarche, la ville de Paris s’engage auprès des librairies concernant l’accès aux librairies et la réduction des nuisances sonores. Cette démarche devrait se générer de plus en plus dans toute la France d’ici fin 2023.
Des labels reconnus pour le secteur de l'édition
Dans l’idée de faire évoluer l’industrie du livre vers une démarche écologique, les éditeurs et imprimeurs peuvent intégrer des labels reconnus :
- Labels FSC et PEFC. Ces deux labels se tournent autour de la gestion de la forêt et de l’origine durable des fibres de bois utilisées dans les papiers.
- Imprim’Vert. Lancée dans les années 90, cette marque française est une initiative privée. Pour se munir de cette initiative, les entreprises doivent respecter 5 critères : la gestion rigoureuse des déchets dangereux, la sécurisation des stockages de liquides dangereux, non-utilisation de produits étiquetés « toxiques », le suivi énergétique du site et la sensibilisation du public.
- L’étiquetage Carbonne. En 2012, le groupe hachette a lancé les premiers livres porteurs d’un étiquetage carbone. L’étiquette indique l’origine des fibres du papier et de l’empreinte carbone spécifique de l’ouvrage (en gamme de CO2).
- La charte des éditeurs écolo-compatibles. Cette initiative française est un regroupement d’éditeurs qui se sont penchés sur l’impact du marché du livre sur notre planète.
Les éditions écolo-compatibles
Les éditions écolo-compatibles existent depuis 2010. Il s’agit plus précisément d’un collectif constitué de huit structures éditoriales ayant pour objectif de « proposer des pistes de réflexion et d’action quant à l’empreinte environnementale et sociale de l’édition papier ». Le collectif est notamment composé des éditions La Plage, Rue de l’Échiquier, La Salamandre, Plume de Carotte, Editions Terran, Pour penser, le Souffle d’Oret Yves Michel.
A travers sa charte de l’édition écologique, les éditions écolo-compatibles mettent en avant quelques principes :
- « Imprimer au moins 80 % de leur production éditoriale sur des papiers recyclés ou labellisés,
- Imprimer au moins 80 % de leur production éditoriale à moins de 600 km de leurs lieux de stockage,
- Donner à des associations ou à des actions d’accès à la culture plutôt que pilonner les ouvrages en fin de vie,
- Et contribuer à des actions associatives en lien avec leur ligne éditoriale ».
Présent chaque année au salon du livre, le collectif souhaite également faire découvrir une large sélection de livres et guides pratiques afin d’inciter les Français à se tourner vers un mode de vie plus écologiques et respectueux de la planète. Cette initiative n’est donc pas seulement un moyen de réduire l’impact de la production du livre. Mais elle permet indirectement d’avoir une influence sur l’environnement par l’apprentissage de la population d’un mode de vie plus vert.
Qu'est ce que l'écolo-conception ?
L’éco-conception est une démarche préventive visant à évaluer l’impact d’un produit sur l’environnement tout au long de son cycle de vie.
C’est une approche à la fois multi-étapes (de la conception du produit à son traitement en fin de vie et multicritères, par une prise en compte des consommations de matières, d’énergie, des effets environnementaux, etc…
Sur cette même approche, face aux questions environnementales, les éditeurs doivent repenser et optimiser leurs pratiques dans un esprit éco-responsable. C’est ce que nous appelons l’”éco-édition”.
Cette démarche n’implique pas seulement l’éditeur, mais l’ensemble des acteurs tout au long de la chaîne du livre : de l’imprimeur à l’organisme de recyclage et jusqu’au lecteur !
La mise en place d’une démarche en éco-conception donne de nombreux avantages :
- Environnement : bien sûr, en premier lieu, cela permet de réduire l’empreinte écologique de l’activité éditoriale.
- Financier : en étant dans une logique du “juste nécessaire”, les dépenses sont aussi réduites : matériaux, énergie, réduction des déchets, optimisation de la logistique et du stockage…
- Image de l’entreprise : communiquer sur une démarche éco-responsable valorise l’image de l’entreprise vis-à-vis des lecteurs mais aussi des partenaires.
- Cohésion d’équipe : en demandant la participation de l’ensemble des services dans ce projet commun, cela permet de fédérer les salariés, qui se sentiront impliqués et donc plus motivés.
Edition du livre et écologie, synthèse.
En bref, l’industrie du livre a su se développer ces dernières années pour se tourner vers des productions plus écologiques. Les éditeurs se tournent de plus en plus vers des papiers et systèmes d’impressions plus responsables. Enfin, l’impact écologique sur l’industrie des livres prend également en compte les lecteurs. Il est attendu d’eux qu’ils soient plus responsables sur leurs achats (quantité, distributeurs…). Pour tous les curieux, découvrez également notre article qui vous indique 7 étapes clés pour éditer un ouvrage écoresponsable.